Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’excellentes nouvelles de son élève, « qui captait tous les cœurs à Dunkerque » :

— A propos, Épaton, lui dit-il, êtes-vous bien sûr de l’avoir guéri ?

— De quoi, de « l’assent » ? Vous l’avez entendu vous-même aux Jardies, c’est le triomphe de ma méthode !

— A plusieurs reprises, cependant, le défaut, m’a-t-il semblé, lui refleurissait à la langue, inopinément, au milieu d’une phrase ? Comment expliquez-vous ce phénomène bizarre de récurrence ?

— Rien de plus simple, mon cher maître, Scipion Garsoulas est de son pays et de sa race.

— C’est-à-dire ?

— Qu’en Provence la vérité ne sort pas toute droite de son puits, et qu’il lui faut, des fleurs, toujours, et, la plupart du temps, un masque. Le soleil du Midi est trop aveuglant pour elle.

— De telle sorte ?

— Que, lorsqu’il ment, « l’assent » natal reprend le dessus sur ma méthode. C’est la nature qui veut ça !

— Fichtre, exclama le dictateur, il faut qu’on ne le sache pas à Dunkerque !

Grâce à sa parenté et surtout à la lettre de