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Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/247

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L’HERITAGE D’YVON LEGOAZ


Il l’avait toujours dit, ce vieil Yvon Legoaz, et invariablement :

— A ma mort, je laisserai mon bien au plus apte à le faire prospérer.

Il pouvait, d’ailleurs, parler de la sorte, car, ne s’étant jamais marié, il n’avait point d’enfants légitimes, partant pas d’héritiers directs. Tout dépendait donc de son testament.

Ce testament était fait et prêt depuis longtemps déjà, car le jour où Yvon Legoaz avait atteint la soixantaine, il l’avait dicté au notaire, dans les formes requises par la loi, afin qu’il n’y eût erreur ni procès, et il l’avait signé d’avance. Tout y était énuméré : meubles, immeubles, terres, écus du bas de laine et le reste, jusqu’au brave couteau avec lequel il tranchait ses tar-