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Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/300

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L’ALLIANCE


Comme après Irène, sa femme, Jacques Bertignac était assurément l’être qu’il aimait le plus sur la terre, puisque ses père et mère étaient en paradis, Léon Rainville avait tenu à conduire au Havre ce cher ami des bons et des mauvais jours, qui s’y embarquait pour le nouveau monde.

Jacques s’expatriait. Il en avait assez de la vieille Europe, de Paris, de tout.

— Je me suiciderais, avait-il dit, autant vaut que je m’en aille. N’est-il pas mieux de faire peau neuve que de se crever l’ancienne ?

— Pourquoi ne te maries-tu pas ? lui avait suggéré Léon, tu es jeune, riche, solide et beau gars. Je te prêche d’exemple. Vois comme je suis heureux avec Irène.