Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et je nie l’expérience. Tu n’as d’autres devoirs envers moi que ceux que je t’inspire, au gré de la nature, et si, avant de nous séparer, elle t’indique de m’embrasser, je ne sens rien en moi qui s’en révolte, et au contraire.

Et Olive, très simplement, avait embrassé Théophraste-Edme Garrulon, son is pater et éducateur.

— Merci, fit-elle.

— Deux mots encore, avait ajouté le féministe pratiquant. D’abord, si mon nom te gêne, prends-en un autre, celui de ta mère, par exemple, en attendant que….

— En attendant que ?

— Que tu te maries, si tu te maries. Te marieras-tu ?

— Oui ou non, sourit-elle, en dessinant de la main la virevolte de la girouette au vent.

— Je ne sais si je m’abuse, mais il me semble que jusqu’à présent tu n’aimes personne encore, d’amour s’entend ?

— Et comme on l’entend, non, personne.

— Tu dois être parée contre ou pour cette éventualité. Je t’ai laissé entre les mains tous les livres, anciens ou modernes, techniques ou sentimentaux, d’encre mâle ou femelle, où il est traité du rapport des sexes ?