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LE COUP DE LA BELLE-MÈRE


Menacé de l’une de ces revendications auxquelles tout écrivain est en butte lorsqu’il affuble d’une patronymie déclarée au Bottin le personnage le plus fictif de comédie ou de roman, j’estime sage d’en revenir au système du vieux répertoire — ou de La Bruyère — et d’appeler paisiblement : Eraste, Clitandre, Araminte et Bélise les types, comme on dit aujourd’hui, de ce conte philosophique.

Frères de père et de mère, Clitandre, l’aîné, et le cadet, Eraste, étaient unis à souhait, et ils s’aimaient exemplairement avant le mariage de ce dernier avec la charmante Araminte, fille de Bélise. Ils vivaient alors ensemble dans un même appartement suburbain, à Levallois, y mettant en commun leurs ennuis, leurs plaisirs et leurs ressources, et, jeunes, ils attendaient