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BASTIA


Si l’on ne savait pas que la Corse a été génoise, on le devinerait rien qu’à voir Bastia.

Bastia, c’est une Gênes en réduction. Même situation sur la mer, même encadrement, même port, mêmes rues et même caractère de ville, il n’y manque que les palais splendides et outrecuidants de la via Garibaldi et les lions symboliques dévalant sur les escaliers des portiques.

Ces palais sont remplacés, sur la Traverse, rue principale de la ville, et place Saint-Nicolas surtout, par de grandes maisons modernes, haussmanniformes, sans art et sans style, à moins que celui de cette architecture en soit un, le style Napoléon Trois ! Le plus pur alignement y préside et l’absence de couleur y règne.

Autour du port seulement, le quartier qui entoure les quais et que l’église de Saint-Jean-Baptiste appelle à la prière, est amusant à parcourir. Il grouille raisonnablement sur les dalles de marbre qui revêtent la chaussée, et sous quelques portes romaines des étalages de fruits, de poissons et de légumes accrochent de la lumière.