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TROIS MAÎTRES ÈS LETTRES



I

ÉMILE AUGIER


C’est en 1866 que je le vis pour la première fois à un dîner chez sa sœur, Mme Déroulède, mère de mon vieil ami Paul Déroulède, le poète des Chants du Soldat.

Émile Augier était alors au faîte de sa gloire. La critique était unanime à saluer en lui le premier auteur dramatique de l’époque. Académicien depuis 1857, et l’un des plus précoces puisqu’il l’avait été à trente-sept ans, comblé d’honneurs par le Prince, il disposait en maître de notre grande scène nationale dont la troupe d’élite était sa troupe. Chaque année il la menait au combat, et les Samson, les Geffroy, les Regnier, les Got, les Dressant, les Delaunay, les Coquelin n’y voulaient point d’autre chef. Il était le