« Pour celui-là, dit Hugo, sa mort rachète sa vie. »
Que veut dire cette phrase mystérieuse ? Louis Blanc et Vacquerie ont l’air cependant de la comprendre. Moi, je n’y entends rien, je ne sais pas. Peut-être n’est-il point question du Delescluze de la Commune.
« Neftzer, conte Vacquerie, était avec nous en prison, en décembre… »
Ma foi, je n’écoute plus : c’est trop ennuyeux, votre politique. Fort heureusement survient Me Cléry, l’avocat bien connu. Je le prends d’abord pour Coquelin, à qui il ressemble de ton et de manières, du moins au premier aspect. On passe au salon, et par une attention délicate de Vacquerie, qui connaît les faibles du maître, on se met à traiter de l’immortalité de l’âme.
Religion pour religion, Vacquerie préfère encore le catholicisme à tout le reste. Il est avant tout artiste et le catholicisme favorise les arts. Le protestantisme est iconoclaste et intolérant. Du reste, il ne peut se résoudre à croire que son moi doit disparaître entièrement et qu’il ne reverra plus les êtres aimés. C’est impossible et antinaturel. Il repousse le matérialisme.
Me Cléry prend la défense du protestantisme. Il rappelle que le dix-huitième et le dix-neuvième siècle ont adouci les mœurs des prêtres et que, s’ils en étaient encore au seizième ils seraient plus intolérants que les protestants. Très curieux, ce maître avocat ; il parle avec une aisance étonnante, il a le jeu des mots, le jonglement et le boniment. Il jette ses gants dans son chapeau, s’avance sur la