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QUATRE TÊTES
DE PEINTRES ANGLAIS



I

LE PORTRAIT DU PRINCE DE GALLES


Comment Sarah Bernhardt avait obtenu pour Bastien-Lepage la commande du portrait du prince de Galles, devenu plus tard Édouard VII d’Angleterre, c’est ce qu’elle aurait certainement dû nous raconter dans ses Mémoires, car la besogne n’était fichtre pas commode si l’affaire était d’importance. L’École anglaise, depuis le mouvement préraphaëlite conduit par John Ruskin, était fort jalouse de son autonomie nationale et, rebelle à l’influence des maîtres étrangers, elle serrait les rangs autour du trône. Ce qu’elle redoutait avant tout, c’était la venue à Londres d’un nouvel Hans Holbein qui, avec les effigies de la famille royale, aurait décroché toutes celles de