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Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 3, 1912.djvu/220

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aux faïences orientales du Président. Oui, fou, si c’est l’être que de chercher l’impossible et de livrer combat à la pâte colorée, pauvre matière, qui ne rayonne pas. Et les motifs, incendies en mer, trombes et avalanches dans les montagnes, locomotives sur des ponts trouant les ténèbres, ballets de gnomes et de sorcières, éclipses de soleil ou de lune, tout le monde des cauchemars, toutes les visions de l’opium, rêves sur rêves comme balbutiés en extase, par cris inarticulés, poignants de sincérité et déchirants d’impuissance. Si ce n’est pas sublime, qu’est-ce qui l’est ?

Et la suite des Venise, portraits de cette aimée qu’il ne vit jamais, la Venise de Turner, paradisiaque, gemmée, rose thé, transparente, noyée dans les vapeurs de l’infini et qui roule dans les yeux comme les châteaux de nuées omnicolores du soleil couchant, en septembre.