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IV

LES DÉBUTS D’AUGUSTE RODIN


Sous le premier consulat de l’excellent Edmond Turquet, car il en a fleuri plusieurs aux Beaux-Arts, l’an 1879 de notre ère, l’Espérance et la Joie se disputaient les ateliers d’artistes à coup d’ailes. Non seulement le nouveau surintendant, disait-on, était aimable, mais il vivait entouré déjà de peintres, de statuaires, de musiciens, voire de poètes, et son hôtel de la route de la Révolte, en face de la chapelle du duc d’Orléans, leur renouvelait, à Neuilly, l’hospitalité florentine des Médicis. Or, en ce temps-là, je menais à quatre chevaux le quadrige du périodique illustré, La Vie Moderne, voué intrépidement aux neuf Muses. Avant de devenir un grand de la terre, Edmond Turquet avait dû être de la création de l’organe, et c’est ainsi que s’était nouée notre connaissance terrestre. Elle se resserrera dans le ciel, dont il a pris les voies après la déception boulangiste, car il y atteindra, et saint Pierre lui tendra la main pour en passer le seuil,