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LES DESSOUS DE LA TUNIQUE



VÉNUS NOIRE ET VÉNUS DE CIRE


Poulet-Malassis ne se contentait pas d’être un éditeur de la grande lignée des Elzévir, des Plantin et des Didot pour qui nulle pièce d’art ne vaut un livre parfait. C’était en outre un dilettante de lettres et il se ruina délibérément à publier les poètes d’élite qu’il aimait : ces poètes, d’ailleurs, n’étaient rien moins que Théophile Gautier, Charles Baudelaire, Leconte de Lisle et Théodore de Banville, ceux qui restent et grandissent dans le recul du siècle dix-neuvième.

Je me rappelle les longues stations que je faisais, rhétoricien féru de gloire, devant la vitrine de sa librairie, rue de Richelieu, au coin du passage Mirès, pour y voir, de face ou de profil, l’un de ces maîtres de la très sainte rime, et j’ai longtemps gardé un croquis de calepin où j’avais dessiné, sur le vif, un