Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 4, 1913.djvu/305

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Notre hôte à Calenzana fut M. Bonacorsi. Il nous fit l’honneur de revendiquer ce devoir d’hospitalité au nom de l’amitié qui l’avait uni au bienfaiteur de la commune.

M. Bonacorsi est, son nom même l’indique, un passionné de son pays, et il aime la Corse comme l’on aime sa mère bien-aimée. Il voudrait qu’elle devînt riche, libérale, active, et il prêche d’exemple. Son jardin, qui abonde en cédratiers, est une pépinière d’eucalyptus de toutes les essences connues, et il en donne de la graine à qui lui en demande.

J’ai vu dans ce jardin quelque chose qui m’a remué profondément. C’est une grotte en rocaille, enguirlandée de plantes et parée comme un autel permanent de Fête-Dieu. Une source y chante dans une vasque, et un banc, dans l’ombre et le murmure, invite à la rêverie. C’est le tombeau du fils unique de ce digne homme. Il y passe sa vie.