les continents, tous les cieux, toutes les faunes, toutes les flores, tous les flots divers ; il aurait continué sa course pour arriver à savoir l’opinion de Sarah sur l’ensemble du drame ; mais enfin, saisi de remords, il songea à sa bonne et charmante femme, à son fils Toto, qui peut-être s’était fait avocat (un enfant a si vite fait de mal tourner !) et, de guerre las, revint à Paris.
— Ah ! lui dit le directeur, je suis bien heureux de vous voir. Nous répétons votre pièce demain, à onze heures moins le quart, pour onze heures sans quart ! C’est chose faite, car, n’est-ce pas, vous m’amenez Sarah ?
— Mais non ! fit Bergerat un peu triste d’avoir parcouru des pays où le nom de M. Scribe n’est pas connu, et où l’on mange encore de la chair humaine.
— Alors, dit Koning, désolé, mon cher ami, mais rien de fait.
Et, dis-je, moi, ceci vous enseigne que le métier d’auteur dramatique est un bon métier ; mais vous ferez bien d’en chercher un autre, si vous avez besoin d’argent la semaine prochaine. Après Le Monde où l’on s’amuse, Édouard Pailleron a écrit Le Monde où l’on s’ennuie ; mais le Théâtre, vu du côté des coulisses, pourrait être appelé, sans hyperbole : le Monde où l’on s’assied sur des clous et sur des épingles noires !
Je demeurai à Lyon trois jours, 15, 16 et 17 février 1882, au Grand-Hôtel, où l’hirondelle de l’Édit, qui revenait de Grèce, posait avec sa compagnie ambulante, et pendant ces trois jours, il me fut ab-