Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 4, 1913.djvu/46

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coup. L’inspecteur des beaux-arts en donnait pour témoignage le cri éperdu d’un journal sévère à qui le prote avait fait dire en une coquille documentaire : « la copulation diminue ». Et Candeilh écoutait, grave, la tête, comme un pendu, sur la poitrine.

Je comprenais de mieux en mieux ce qu’on entend à Paris par le théâtre. Déjà à demi initié par le mariage odéonique de Le Nom, je me formais aux hontes du négoce. — J’ai un quatrième dénouement, proposai-je. — Lequel ? — Voici. C’est l’été, la chaleur est épouvantable. On entend l’orage qui gronde. Herminie ouvre une fenêtre, son mari la referme, comble du désaccord du ménage, la foudre éclate, les pulvérise à l’envi et le rideau tombe — avec la pièce. On voit au fond le doigt de Dieu.

— Jamais de la vie, fit Candeilh.

Il y avait bien un cinquième dénouement qui était de remettre Herminie dans ma poche avec mon mouchoir par dessus, mais le directeur du Parc avait été frappé jusqu’à l’âme de la solution sarceyenne que le crédit redoutable de lundiste du maître couronnait d’une haute autorité. Il me requit comme service personnel de mettre en œuvre la solution par « l’enfant à faire ». — Je connais Bruxelles, suppliait-il, c’est un autre Paris, et vous ne voulez pas ma ruine ? On adore la moralité en Belgique. Vous mettrez dans la brochure la conclusion que vous voudrez, mais j’ai ma clientèle dans les familles, chrétiennes surtout, et je vous jure que pour elles il n’y a de fin au supplice d’Herminie que dans la maternité.

— Soit le viol conjugal. Allons-y.