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Page:Bergerat - Théophile Gautier, 1879, 2e éd.djvu/242

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THÉOPHILE GAUTIER.

ciers. Une perspective s’ouvre sur le Pays vert ; un camaïeu comme celui des dessus de portes Louis XV s’encadre dans une bordure de pépites d’or, et donne l’aspect étrange que prend la nature à travers la vitre colorée d’un kiosque. Le magicien propose à Vanda, si cette teinte ne lui plaît pas, de changer la couleur de ses futurs sujets, et le camaïeu devient rouge, etc., etc.

SCÈNE V

Pendant que ces divertissements ont lieu, une agitation se répand sur le théâtre. Les nymphes et les gnomes courent çà et là et tous les yeux se lèvent en l’air. Du haut des frises, par l’orifice du Puits qui s’inonde de lumière, on voit Hermann filer rapidement au bout d’une corde et arriver au fond du Puits, devant la Vérité surprise qui n’a que le temps de jeter son manteau sur ses épaules. Des Kobolds habillés en gardes du palais se saisissent d’Hermann et le conduisent au trône où est assise Vanda qui abandonne sa main aux lèvres du sorcier. Elle n’a pu résister à la fascination de ses richesses et de ses pouvoirs. L’arrivée d’Hermann est pour Vanda un reproche de sa perfidie et de sa légèreté. Elle était sur le point de trahir l’amant qui, pour la rejoindre, ne craignait pas de se précipiter dans l’abîme.