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II

INTRODUCTION (DEUXIÈME PARTIE)

De la position des problèmes.
Durée et intuition. — Nature de la connaissance intuitive. — En quel sens elle est claire. — Deux espèces de clarté. — L’intelligence. — Valeur de la connaissance intellectuelle. — Abstractions et métaphores. — La métaphysique et la science. — À quelle condition elles pourront s’entr’aider. — Du mysticisme. — De l’indépendance d’esprit. — Faut-il accepter les « termes » des problèmes ? — La philosophie de la cité. — Les idées générales. — Les vrais et les faux problèmes. — Le criticisme kantien et les théories de la connaissance. — L’illusion « intellectualiste ». — Méthodes d’enseignement. — L’homo loquax. — Le philosophe, le savant et « l’homme intelligent ».


Ces considérations sur la durée nous paraissaient décisives. De degré en degré, elles nous firent ériger l’intuition en méthode philosophique. « Intuition » est d’ailleurs un mot devant lequel nous hésitâmes longtemps. De tous les termes qui désignent un mode de connaissance, c’est encore le plus approprié ; et pourtant il prête à la confusion. Parce qu’un Schelling, un Schopenhauer et d’autres ont déjà fait appel à l’intuition, parce qu’ils ont plus ou moins opposé l’intuition à l’intelligence, on pouvait croire que nous appliquions la même méthode. Comme si leur intuition n’était pas une recherche immédiate de l’éternel ! Comme