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L’ALCESTE D’EURIPIDE
CELLES DE QUINAULT ET DE CALSABIGI

LES PARTITIONS
DE LULLI, DE GLUCK, DE SCHWEIZER, DE GUGLIELMI ET DE HANDEL
SUR CE SUJET


Alceste, tragédie d’Euripide, a servi de sujet à plusieurs opéras ; un de Quinault, mis en musique par Lulli, un autre de Calsabigi, mis en musique par Gluck, un autre de Wieland, mis en musique par Schweizer, et quelques autres. Celui de Gluck, écrit d’abord sur un texte italien pour l’Opéra de Vienne, fut ensuite traduit en français avec quelques modifications pour l’Académie royale de musique de Paris, et enrichi par Gluck de plusieurs morceaux importants. Aucune de ces œuvres lyriques ne ressemble complétement à la tragédie grecque ; il n’est peut-être pas inutile, au moment de la remise en scène de l’œuvre monumentale de Gluck, d’examiner la pièce originale antique d’où les pièces modernes furent tirées.

La tragédie d’Euripide choquerait aujourd’hui les mœurs, les idées et les sentiments de tous les peuples civilisés. En la lisant peu attentivement, on conçoit presque qu’un professeur de rhétorique ait osé dire à ses élèves : « C’est une farce de Bobêche ! » tant les mœurs ont changé d’une part, et tant l’éducation littéraire de l’autre, celle des Français surtout, a pris