LES SONS HAUTS ET LES SONS BAS
LE HAUT ET LE BAS DU CLAVIER
Je remarquais un jour dans un opéra une gamme descendante vocalisée, une roulade, sur ces mots : Je roulais dans l’abîme, dont l’intention imitative est des plus plaisantes.
Il est clair que le musicien a pensé qu’une roulade descendante exprimait parfaitement le mouvement d’un corps roulant de haut en bas. Les notes écrites sur la portée représentent en effet à l’œil cette direction descendante ; si le système de la musique chiffrée venait à prévaloir, les signes de l’écriture musicale ne parleraient plus ainsi à l’œil. Bien plus, si, par un caprice de l’exécutant lecteur, il venait à tenir son cahier de musique à rebours, les notes représenteraient au contraire un mouvement ascendant.
N’est-il pas pitoyable que l’on puisse citer en musique de nombreux exemples de ces enfantillages causés par une fausse interprétation des mots ?
On dit monter, descendre, pour exprimer le mouvement des corps qui s’éloignent du centre de la terre ou qui s’en rapprochent. Je défie que l’on trouve un autre sens à ces deux verbes. Or, le son, impondérable comme l’électricité, comme