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Page:Berlioz - À travers chants, 1862.djvu/317

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À TRAVERS CHANTS

aucune, je me plais à le reconnaître : « Il faut que je vous montre cette scène ; elle doit vous plaire. » Je ne répondis rien, et il ne fut question ni de vitriol ni d’arsenic. Mais, puisque aujourd’hui je parle et que j’ai encore le singulier compliment sur le cœur, je lui dirai :

« Non, mon cher D***, cela ne doit pas me plaire, et cela me déplaît au contraire horriblement. En me traitant de réaliste charivariseur, vous m’avez calomnié. Vous vous prononcez à cette heure, dit-on, contre Wagner et ses adeptes, et ils ont plus de droit de vous classer parmi les serpents à sonnettes de la musique de l’avenir, vous le musicien aux trois quarts italien, capable et coupable de cette horreur, que vous n’en avez de me placer même parmi les aigles de cette école, moi, le musicien aux trois quarts Allemand, qui n’ai jamais rien écrit de pareil, non, jamais, et je vous défie de me prouver le contraire. Allons, invitez un de vos condisciples ; faites apporter des coupes de cuivre oxydé ; versez du vitriol et buvez : moi, j’aime mieux de l’eau, fût-elle tiède, ou un opéra de Cimarosa. »