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Page:Berlioz - Béatrice et Bénédict.djvu/56

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Sous un monceau de morts, sans secours, expirant.
     Je m’agitais sur ma brûlante couche.
     Des cris d’effroi s’échappaient de ma bouche.
En m’éveillant, enfin, je ris de mon émoi.
          Je ris de Bénédict, de moi,
               De mes sottes alarmes…
     Hélas ! Ce rire était baigné de larmes.
Il m’en souvient, le jour du départ de l’armée,

Etc.

     Je l’aime donc ?… Oui, Bénédict, je t’aime.
Je ne m’appartiens plus. Je ne suis plus moi-même.
                        Sois mon vainqueur,
                        Dompte mon cœur !
                  Viens, viens, déjà ce cœur sauvage
                  Vole au-devant de l’esclavage !
                       Adieu, ma liberté,
                       Ma frivole gaîté,
                  Adieu dédains, adieu folies,
                  Adieu, mordantes railleries !
                       Béatrice, à son tour,
                  Tombe victime de l’amour.


Scène III

Entrent Ursule et Héro, Béatrice.
Héro, entrant de gauche.

Qu’as-tu donc, Béatrice ? Quelle agitation ! Je ne te vis jamais ainsi.

Béatrice

Moi ?… je… rien !