Aller au contenu

Page:Berlioz - Béatrice et Bénédict.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 71 —

d’elle, car voici un papier écrit au crayon de sa main ; je l’ai trouvé tout à l’heure sur un banc du jardin. C’est le commencement d’un sonnet sorti de son cerveau et destiné à Béatrice.

Héro, en tirant un autre.

Et en voici un autre tombé, ce matin, de la poche de ma cousine ; il est de son écriture et contient des réflexions sur Bénédict, qui prouvent qu’elle était au moins fort préoccupée de ce gentilhomme.

Bénédict

Miracle ! Voilà nos mains qui déposent contre nos cœurs ! (À Béatrice) Allons, je veux bien que vous soyez ma femme ; mais je vous jure que, si je vous prends, c’est par compassion.

Béatrice

Je ne veux pas vous refuser ; mais je vous jure que c’est bien malgré moi. Ce que j’en fais n’est que pour vous sauver la vie, car on m’a dit que vous étiez sur le point de mourir de consomption.

Bénédict

Silence ! je vous coupe la parole.

(Il l’embrasse.)
Don Pedro

Eh bien, Bénédict ?