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Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/110

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tous les pensionnaires de l’Académie me cornent ce malheureux morceau, à table, dans les corridors, au jardin ; ils commencent à me le faire suer ; il n’y a pas jusqu’à M. Horace qui ne le chante. Ah ! pour le paquet en question, j’oubliais, remettez-le à Gounet.

En quittant Rome, j’irai visiter l’île d’Elbe et la Corse, pour me gorger de souvenirs napoléoniens ; j’espère ne pas trouver de belle occasion pour l’autre île, car je serais capable de succomber à la tentation.

Qu’il est grand là surtout ! quand, puissance brisée, Des porte-clefs anglais misérable risée, Au sacre du malheur il retrempe ses droits, Tient au bruit de ses pas deux mondes en haleine Et, mourant de l’exil, gêné dans Sainte-Hélène, Manque d’air dans la cage où l’exposent les rois !

Oh !!!!!!!!

Enfin ! après tout, je serai à Paris au mois de novembre et de décembre, nous pourrons encore nous y voir ; mais Mendelssohn n’y sera pas. Alors je le reverrai à Berlin, ou je ne le reverrai pas. Comme toujours, j’ai su par une lettre plus jeune que la vôtre, qu’on avait donné au Conservatoire la ravissante ouverture du Songe d’une nuit d’été. On en parle avec admiration, il n’y a pas de fugue là dedans.

Adieu… adieu… adieu… Souviens-toi de moi ! (Shakspeare, Hamlet.)

Je vais me recoucher, je meurs de froid.