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Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/121

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XVII.

À JOSEPH D’ORTIGUE.


Samedi, 19 janvier 1833.

Cher ami,

Field vous a réservé un billet pour son concert de dimanche (demain) ; il est chez Schlesinger ; venez le prendre. Apportez-moi en même temps mes partitions ; je n’ai pas besoin de vous dire qu’il ne faut pas songer à arranger le bas à quatre mains pour mademoiselle Perdreau ; trouvez un prétexte ; mais, l’ouvrage n’étant pas gravé, cela pourrait avoir des conséquences fort désagréables pour moi.

Je vous parle de chants, tandis que Rome brûle[1] ; n’importe ! Venez me voir demain dimanche dans la journée. Si je n’y suis pas, donnez-moi un rendez-vous.

Jamais plus intense douleur n’a rongé un cœur d’homme ! Je suis au septième cercle de l’enfer. J’avais bien raison ; il n’y a pas de justice au ciel.

À propos, je vais faire un opéra italien fort gai, sur la comédie de Shakspeare (Beaucoup de bruit pour rien)[2].

À cette occasion, je vous prierai de me prêter le volume qui contient cette pièce.

  1. Tout ce qui suit est relatif au mariage de Berlioz avec mademoiselle Henriette Smithson, qu’il épousa dans le courant de l’année 1833.
  2. Ce projet n’a été exécuté que vingt-neuf ans plus tard Béatrice et Bénédict, opéra joué à Bade en 1862, est écrit sur la comédie de Shakspeare Much ado about nothing.