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Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/240

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Je voudrais bien pouvoir vous envoyer les partitions que vous me faites le plaisir de me demander ; malheureusement mes éditeurs ne m’en donnent plus depuis longtemps. Mais il y en a deux et même trois : le Te Deum, l’Enfance du Christ et Lelio (monodrame lyrique), qui vont paraître dans peu de semaines, et celles-là au moins, je pourrai vous les envoyer.

J’ai votre Lohengrin ; si vous pouviez me faire parvenir le Tannhäuser, vous me feriez bien plaisir. La réunion que vous me proposez serait une fête ; mais je dois bien me garder d’y penser. Il faut que je fasse des voyages de désagrément, pour gagner ma vie, Paris ne produisant pour moi que des fruits pleins de cendre.

C’est égal, si nous vivions encore une centaine d’années, je crois que nous aurions raison de bien des choses et de bien des hommes. Le vieux Demiourgos doit bien rire là-haut, dans sa vieille barbe, du succès constant de la vieille farce qu’il nous fait… Mais je ne dirai pas de mal de lui, c’est un de vos amis, et je sais que vous le protégez. Je suis un impie plein de respect pour les Pies. Pardon de cet affreux calembour avec lequel je finis en vous serrant la main.

P.-S. — Voilà qu’il m’arrive une troupe ailée d’idées de toutes couleurs, et l’envie de vous les envoyer… Je n’ai pas le temps. Tenez-moi pour une bête, jusqu’à nouvel ordre.