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Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/358

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fait oublier la neige et les frimas. Pourquoi suis-je si vieux, si exténué ?

Adieu, tous ; je vous serre la main ; je vous embrasse.


CL.

À M. ET MADAME MASSART.


Saint-Pétersbourg, 22/10 décembre 1867.

Chère madame Massart,

Je suis malade comme dix-huit chevaux ; je tousse comme six ânes morveux et, avant de me recoucher, je veux pourtant vous écrire.

Nos concerts marchent à merveille. Cet orchestre est superbe et fait ce que je veux ; si vous entendiez les symphonies de Beethoven exécutées par lui, vous diriez, je crois, bien des choses que vous ne pensez pas au Conservatoire de Paris. Ils m’ont joué, avec la même perfection, l’autre jour, la Fantastique qu’on avait demandée, et qu’il a fallu introduire dans le programme du second concert. C’était foudroyant. Nous avions fait trois répétitions. On a redemandé à grands cris la Marche au supplice ; et l’adagio (la Scène aux champs) a fait pleurer bien des gens, sans vergogne. Samedi prochain, nous dirons l’Héroïque et le second acte d’Alceste, avec l’Offertoire de mon Requiem (le chœur sur deux notes). À l’autre (5me concert), je donnerai les trois premières parties instrumentales de la Symphonie avec chœurs de Beethoven. Je n’ose pas risquer la partie vocale,