Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/365

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Assurez-moi que vous m’avez rappelé au souvenir de votre charmante belle-sœur, de votre gracieuse fille et de votre frère. Je les vois tous les trois comme s’ils étaient là.

La musique… Ah ! j’allais vous dire quelque chose sur la musique, mais j’y renonce.

Adieu, écrivez-moi vite, votre lettre me fera renaître et aussi le SOLEIL… Pauvre malheureux ! vous habitez la neige !…


CLIV.

AU MÊME.


Paris, avril 1868.

Mon cher Stassoff,

Vous m’avez appelé monsieur Berlioz dans votre dernière lettre et Cui aussi ; je vous pardonne à tous les deux.

Figurez-vous que vos deux lettres sont à refaire. Vous ne savez pas que j’ai failli mourir. Je suis allé à Monaco pour chercher le soleil, et, trois jours après mon arrivée j’ai voulu parcourir des rochers qui descendent à la mer et ma témérité a été cruellement punie ; je suis tombé dans ces rochers la tête la première, sur la figure, et j’ai versé beaucoup de sang, tellement que je suis resté seul à terre et n’ai pu revenir à l’hôtel que longtemps après et tout sanglant. J’avais retenu ma place à l’omnibus de Nice ; j’ai voulu néanmoins revenir le lendemain. Je suis revenu, et, à peine arrivé, j’ai voulu revoir la terrasse qui est sur le bord de la mer et dont j’avais conservé un très vif souvenir. J’y vais, je ne