Page:Berlioz - Le Retour à la Vie, 1832.djvu/10

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» Du beau soleil vois la lumière
» Descendre dans mes flots d’azur ;
» Vois dans mes flots Phœbé se plaire,
» Et briller d’un éclat plus pur.
» Vois comme le ciel sans nuage
» Dans mes vagues parait plus beau ;
» Vois enfin, vois ta propre image
» Qui te sourit du fond de l’eau. »
4e. Couplet. (chanté avec plus de mouvement et d’agitation.)
« L’onde frémit, l’onde agite,
» Vient mouiller les pieds du pêcheur ;
» Il entend la voix qui l’invite,
» Il cède à son charme trompeur.
» Elle disait d’une voix tendre,
» D’une voix tendre elle chantait ;
» Sans le vouloir, sans se défendre,
» Il suit la nymphe… il disparaît.
L’ARTISTE.

Quel étrange hasard !… Cette allusion évidente à mon fatal égarement, cette musique, la voix qui la chante, ne semblent-elles pas me dire que je dois vivre encore pour mon art et pour l’amitié ?

Vivre !… mais vivre pour moi, c’est souffrir ! et la mort c’est le repos… Les doutes d’Hamlet ne me tourmentent guères ; je ne cherche pas à approfondir quels seront nos songes quand nous aurons été soustraits au tumulte de cette vie, ni à connaître la carte de cette contrée inconnue d’où nul voyageur ne revient… Hamlet ! profonde et désolante conception, que de mal tu m’as