Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/180

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cherai plus. Adieu, mon cher Ella, que mon funeste exemple vous serve de leçon. Ne vous avisez jamais de prendre ainsi au trébuchet la religion musicale de vos abonnés. Craignez l’épithète que j’ai subie. Vous ne savez pas ce que c’est que d’être traité d’impertinent, surtout par une belle dame pâle.

Votre ami contrit,
Hector Berlioz.






La débutante.
Despotisme du directeur de l’Opéra.


Ce n’est pas chose facile de débuter à l’Opéra, même pour une jeune cantatrice douée d’une belle voix, dont le talent est reconnu, qui est d’avance engagée et chèrement payée par l’administration de ce théâtre, et qui a par conséquent le droit de compter sur le bon vouloir du directeur et sur son désir de la produire en public le plus tôt et le mieux possible. Il faut d’abord choisir, et l’on conçoit l’importance de ce choix, le rôle dans lequel elle paraîtra. Aussitôt qu’il en est question, des voix s’élèvent avec plus ou moins d’autorité et d’éclat, qui font entendre à l’artiste ces mots contradictoires :