Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/264

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port, on s’obstine seulement à maintenir le répertoire. Ces divers systèmes, en dernière analyse, sont tous bons, puisque le public afflue partout ; boutiques de pâtissiers, théâtres lyriques grands et petits, ne désemplissent pas ; on consomme, on consomme, et tout le monde est content, excepté les noyés.




Sensibilité et laconisme.
Une oraison funèbre en trois syllabes.


Cherubini se promenait dans le foyer de la salle des concerts du Conservatoire pendant un ent’racte. Les musiciens autour de lui paraissaient tristes : ils venaient d’apprendre la mort de leur confrère Brod, virtuose remarquable, premier hautbois de l’Opéra. L’un d’eux, s’approchant du vieux maître : « Eh bien, M. Cherubini, nous avons donc perdu ce pauvre Brod !… — Eh !… quoi ? — (Le musicien élevant la voix :) Brod, notre camarade Brod… — Eh bien ? — Il est mort ! — Euh ! petit son !