Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/283

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Puis comme l’effet en sera déplorable, il aura la satisfaction de dire : « C’est de la musique qui ne vaut plus rien, c’est trop vieux, ce n’est plus de notre temps, les admirateurs de ces choses-là sont ridicules ! »

Que dites-vous de cette méthode pour achever d’extirper le peu de goût musical que nous avons conservé ?… Quelle peine infligerait-on, s’il y avait un Code pénal des arts, à un pareil crime, à un tel assassinat prémédité ?… Il est vrai que si ce code existait, d’autres institutions que, nous n’avons pas existeraient aussi, qui mettraient les arts hors de l’atteinte de leurs ennemis et conséquemment à l’abri de semblables outrages.

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Mais il s’agit de Lyon et des expériences musicales que j’y ai faites.

Il faut vous dire d’abord que je suis né dans le voisinage de cette grande ville, et qu’en ma qualité de compatriote des Lyonnais, j’avais le droit de compter sur toute leur indifférence. C’est pourquoi, quand l’idée me fut venue, par vingt-cinq degrés de chaleur, au mois d’août, de les menacer d’un concert, je crus devoir mettre leur ville en état de siège. J’écrivis de Marseille à Georges Hainl, le chef du pouvoir exécutif et de l’orchestre du Grand-Théâtre de Lyon, pour l’avertir de ma prochaine arrivée, et lui indiquer les moyens de combattre les chances caniculaires que nous avions