Troisième Lettre.
Vous ne tenez pas sans doute à savoir pourquoi je suis allé à Lille. En ce cas, je vais vous le dire : ce n’est point à l’occasion du festival du Nord dirigé par Habeneck et dans lequel on exécuta deux fois le Lacrymosa de mon Requiem, d’une grande et belle manière, m’a-t-on dit ; les ordonnateurs du festival avaient oublié de m’inviter, ce qui pour moi équivalait à une invitation à rester à Paris. Non, je n’allai à Lille que plusieurs années après. On venait de terminer le chemin de fer du Nord, si célèbre par les petits accidents auxquels il a eu la faiblesse de donner lieu ; Mgr l’archevêque devait le bénir solennellement, on se promettait de largement dîner et boire ; on pensa qu’un peu de musique ne gâterait rien, au contraire, bien des gens ayant besoin de cet accessoire pour faciliter leur digestion ; et l’on s’avisa de s’adresser à moi comme