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l’empereur Napoléon Ier, des marches funèbres furent demandées à MM. Auber, Adam et Halévy, pour le cortège qui devait conduire le mort immortel à l’église des Invalides.

J’avais, en 1840, été chargé de composer une symphonie pour la translation des restes des victimes de la révolution de Juillet et l’inauguration de la colonne de la Bastille ; en conséquence, plusieurs journaux, persuadés que ce genre de musique était ma spécialité, m’annoncèrent comme le compositeur honoré une seconde fois de la confiance du ministre dans cette occasion solennelle.

Un amateur belge, induit en erreur avec beaucoup d’autres, m’adressa alors un paquet contenant une lettre, des vers et de la musique.

La lettre était ainsi conçue :

« Monsieur,

» J’apprends par la voie des journaux que vous êtes chargé de composer une symphonie pour la cérémonie de la translation des cendres impériales au Panthéon. Je vous envoie une cantate qui, fondue dans votre ouvrage, et chantée par sept ou huit cents voix, doit produire un certain effet.

» Vous remarquerez une lacune dans la poésie après le vers :

Nous vous rendons votre Empereur.

» Je n’ai pu terminer complètement que la musi-