Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/38

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résulterait un scandale affreux, et que malgré la célébrité, la haute et juste illustration de tous les compositeurs dont les œuvres figuraient dans le programme, le public serait capable d’en venir à des voies de fait et de nous jeter des gros sous..

Ô naïfs musiciens ! vous connaissez bien mal l’urbanité du public ! Lui, se fâcher ! allons donc ! Sur les huit cents personnes réunies dans la salle que nous avions choisie pour cette épreuve, cinquante peut-être eussent ri du meilleur de leur cœur, les autres fussent restées fort sérieuses et de grands applaudissements, je le crains, eussent suivi l’exécution de l’hymne et du final. Quant au Kyrie, on eût dit : « C’est de la musique savante ! » et l’on eût fort goûté la symphonie.

Pour l’ouverture, la marche et l’air anglais, quelques-uns se fussent permis d’exprimer un doute et de dire à leurs voisins : « Est-ce une plaisanterie ? »

Mais voilà tout.

Les anecdotes à l’appui de cette opinion ne me feraient pas défaut. En voici une entre vingt.




Est-ce une ironie ?


Je venais de diriger au théâtre de Dresde la seconde exécution de ma légende : la Damnation de Faust. Au second acte, à la scène de la cave d’Auerbach, les étu-