« Le grand maître, racontait notre homme, dix ans
après, a été si enchanté de mon jeu, que, m’interrompant
au milieu d’un cantabile, il est venu me donner
un baiser sur le front. Depuis lors, pour conserver l’illustre
empreinte, je ne me suis plus lavé la figure. »
Un Concerto de clarinette.
Dœlher venait d’annoncer un concert dans une grande ville d’Allemagne, quand un inconnu se présenta chez lui :
« Monsieur, dit-il à Dœlher, je me nomme W***, je suis une grande clarinette, et je viens à H… dans l’intention d’y faire apprécier mon talent. Mais on me connaît peu ici, et vous me rendriez un éminent service en me permettant de jouer un solo dans la soirée que vous organisez. L’effet que j’espère y produire attirera sur moi l’attention et la faveur du public, et je vous devrai ainsi de pouvoir donner avec succès mon premier concert.
— Que voudriez-vous exécuter à ma soirée ? répond l’obligeant Dœlher.
— Un grand concerto de clarinette.
— Eh bien, monsieur, j’accepte votre offre ; je vais vous placer dans mon programme ; venez ce soir