Page:Berlioz - Les Soirées de l’orchestre, 1854.djvu/267

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L’EMPEREUR DES FRANÇAIS A L’AUTEUR DES BARDES

CORSINO.

Il y avait là de quoi faire perdre la tête à un artiste. Quel homme !… Ceci est grandiose. Mais qu’il était gracieusement fin dans l’occasion, et comme il savait allier une douce raillerie à de l’obligeance ! Mon frère, qui a servi dans l’armée française pendant la première campagne d’Italie, m’a raconté de quelle façon il reconnut, sans rire, l’indépendance de la république de San Marino. En apercevant sur son rocher la capitale de cet État libre : « Quel est ce village ? dit-il. — Général, c’est la république de San Marino. — Eh bien ! qu’on n’inquiète pas ces honnêtes républicains. Allez, au contraire, leur dire de ma part que la France reconnaît leur indépendance, les prie de recevoir en signe d’amitié deux pièces de canon, et que je leur souhaite le bonjour. »