Page:Berlioz - Mémoires, 1870.djvu/17

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iii

Jam proximus ardet Ucalegon ! … Qui sait ce que je serai devenu dans quelques mois ?… je n’ai point de ressources assurées pour moi et les miens… Employons donc les minutes ; dussé-je imiter bientôt la stoïque résignation de ces Indiens du Niagara, qui, après d’intrépides efforts pour lutter contre le fleuve, en reconnaissent l’inutilité, s’abandonnent enfin au courant, regardent d’un œil ferme le court espace qui les sépare de l’abîme, et chantent, jusqu’au moment où saisis par la cataracte, ils tourbillonnent avec le fleuve dans l’infini.