LA TROMPETTE.
Son étendue est à peu près la même que celle du cor, dont elle possède (à l’octave supérieure) toutes les notes ouvertes naturelles : on l’écrit sur la clef de sol.
Quelques artistes réussissent passablement à produire certains sons bouchés sur la trompette, en introduisant, comme pour le cor, la main dans le pavillon ; mais l’effet de ces notes est si mauvais et leur intonation si incertaine, que l’immense majorité des compositeurs s’est abstenue et s’abstient encore, avec raison, d’en taire usage. Il faut excepter de cette proscription et considérer
comme une note ouverte le fa aigu : | il sort avec l’aide des lèvres |
seulement, mais son intonation est toujours trop haute ; on ne doit l’écrire que
comme note de passage placée entre un sol et un mi |
et il faut se garder de l’attaquer ou de le soutenir.
Le si ♭ du médium au contraire | est toujours un peu trop bas. |
Il est bon d’éviter l’emploi de l’ut grave | sur les trompettes plus |
graves que la trompette en Fa, cette note est d’une sonorité faible, d’un timbre commun, sans être propre à aucun effet bien caractérisé, on peut facilement la remplacer par un son de cor, incomparablement meilleur sous tous les rapports.
Les trois notes de l’extrême aigu | déjà fort dangereuses |
sur les trompettes en La bas, Si ♭ et Ut, sont impraticables sur les tons plus hauts.
On pourrait cependant arriver à l’ut, même sur le ton de Mi ♭, s’il était ainsi amené, avec force :
EXEMPLE. |
Un passage semblable, que la plupart des exécutans allemands et anglais aborderaient sans hésiter, paraîtrait toutefois fort dangereux en France, où l’on a, en général dans la pratique des instruments de cuivre, beaucoup de peine à monter.
Il y a des trompettes formées de toutes pièces, en Si ♭, en Ut, en Ré, en Mi ♭, en Mi ♮, en Fa et en Sol, très rarement en La bémol haut. Au moyen de la rallonge dont nous avons parlé pour les cors et qui baisse l’instrument d’un demi ton, on produit des trompettes en La, en Si ♮, en Ré ♭ (ou Ut ♯) en Sol ♭ (ou Fa ♯). Au moyen d’une rallonge double qui baisse la trompette d’un ton on obtient même le ton de La bémol bas ; mais ce ton est le plus mauvais de tous. Le plus beau timbre au contraire, est celui de la trompette en Ré ♭, instrument plein d’éclat, d’une grande justesse et qu’on n’emploie presque jamais, parce que la plupart des compositeurs ignorent son existence.
D’après ce que j’ai dit plus haut des notes des deux extrémités de l’échelle de la trompette, il est aisé de conclure que l’étendue de cet instrument n’est pas la même pour tous les tons. Les trompettes basses, comme tous les autres instruments de cette espèce, doivent éviter la note la plus grave et les trompettes hautes ne peuvent atteindre aux sons les plus aigus.