Les trompettes en La bémol haut ne se trouvent guère que dans quelques bandes militaires, leur son est très brillant, mais leur étendue est moindre encore que celle des trompettes en Sol, puisqu’on ne peut les faire s’élever au dessus du quatrième Ut.
A. SAX fait maintenant de petites trompettes Octaves et Dixièmes (en Ut et en Mi ♭ aigus) dont le son est excellent. On devrait en avoir dans tous les orchestres et dans toutes les bandes militaires.
Le trille n’est presque pas praticable en général sur la trompette et je crois qu’il faut s’en abstenir dans l’orchestre.
Les trois trilles suivants, cependant, sortent assez bien :
Ce que j’ai dit des tons divers des cors de la manière de les utiliser par le croisement, est applicable de tout point aux trompettes. Il faut ajouter seulement que l’occasion de les écrire dans différents tons ne se présente pas souvent. La plupart de nos orchestres n’offrent aux compositeurs que deux trompettes et deux cornets à pistons, au lieu de quatre trompettes, et il vaux mieux, en ce cas lasser les deux trompettes dans un seul ton, les cornets à pistons qui peuvent donner tous les intervalles, et dont le timbre n’est pas assez dissemblable de celui des trompettes pour ne pouvoir s’y assimiler dans l’ensemble, suffisant alors pour compléter l’harmonie. On n’a ordinairement besoin d’employer les trompettes en deux tons différents que dans le mode mineur, si l’on veut leur donner des sonneries qui comportent absolument l’emploi du troisième et du cinquième degré de la gamme. En Sol dièze mineur, par exemple, s’il faut faire sonner successivement à une trompette les deux notes Sol dièze, Si, pendant que l’autre fera entendre à la tierce au dessus ou à la sixte au-dessous, les deux autres notes Si, Ré dièze, on est obligé de prendre une trompette en Mi naturel (dont le Mi et le Sol produisent Sol dièze Si), et une trompette en Si naturel (dont l’Ut et le Mi donnent le Si et le Ré dièze) ; c’est ce qu’a fait M. Meyerbeer dans la grande scène du quatrième acte des Huguenots
Maigré la routine généralement suivie, il résulte de charmants effets du Piano des trompettes ; Gluck, un des premiers, l’a prouvé par sa longue tenue des deux trompettes unies pianissimo sur la dominante, dans l’andante de l’introduction d’Iphigénie en Tauride, Beethoven ensuite (surtout dans l’andante de sa symphonie en La), et Weber, en on tiré grand parti.