Pour que ces notes douces puissent être émises avec assurance, il faut en général les prendre dans le médium et ne pas les faire se succéder trop rapidement.
Les cinq suivantes peuvent être attaquées et soutenues pianissimo.
Le Si ♭ du médium étant trop bas, ce défaut de justesse doit être corrigé autant que possible par la force d’émission du son : il ne peut être compris
parmi les notes douces, l’Ut au dessus | n’offre pas le même |
danger, on peut le soutenir et l’attaquer doucement, au moins sur les quatre tons inférieure, La naturel, Si bémol, Si naturel, Ut.
Dans le ton de Ré, je crois qu’un artiste habile peut encore donner à cet Ut, en le soutenant, beaucoup de douceur, mais qu’il est prudent d’en couvrir l’entrée par un forte du reste de l’orchestre.
Le timbre de la trompette est noble et éclatant ; il convient aux idées guerrières, au cris de fureur et de vengeance, comme aux chants de triomphe, il se prête à l’expression de tous les sentiments énergiques, fiers et grandioses, à la plus part des accents tragiques. Il peut même figurer dans un morceau joyeux, pourvu que la joie y prenne un caractère d’emportement ou de grandeur pompeuse.
Malgré la fierté et la distinction réelles de son timbre, il y a peu d’instruments qu’on ait plus avilis que la trompette. Jusqu’à Beethoven et à Weber, tous les compositeurs, sans excepter Mozart, se sont obstinés, soit à le renfermer dans les ignobles limites du remplissage, soit à lui faire sonner deux ou trois formules rhythmiques toujours les mêmes, et plates et ridicules autant qu’antipathiques, fort souvent, aux caractère des morceaux où elles figuraient. Ce détestable lieu commun est enfin abandonné aujourd’hui ; tous les compositeurs qui ont du style accordent aux dessins mélodiques, aux formes d’accompagnement et aux sonneries des trompettes, la latitude, la variété et l’indépendance que la nature de l’instrument permet de leur donner. Il a fallu près d’un siècle pour en venir là.
Les Trompettes à pistons et à Cylindres ont l’avantage de pouvoir, comme les cors à pistons, donner tous les intervalles de la gamme chromatique. Elles n’ont rien perdu du timbre de la trompette ordinaire, par l’application de ces procédés et leur justesse est satisfaisante. Les Trompettes à Cylindres sont les meilleures, elles deviendront bientôt d’un usage général.
Les Trompettes à clefs, encore employées dans quelques orchestres d’Italie, ne peuvent leur être comparées sous ce rapport.
L’étendue générale des trompettes à cylindres et à pistons est donc celle ci :
Les Trompettes hautes à Cylindres, telles que celles en Fa et en Sol, peuvent encore descendre chromatiquement jusqu’au Fa ♯ | mais ces notes extrêmes sont d’un assez mauvais timbre. |
Les trilles majeurs et mineurs faisables sur la trompette à Cylindres sont les mêmes que ceux du cornet à trois pistons. (Voir plus loin le tableau des trilles de cet instrument)
Les Trompettes à coulisse, ainsi nommées à cause de leur coulisse mobile semblable à celle des Trombones et que la main droite fait mouvoir, sont, par cette raison, propres à la production des intervalles les plus justes. Leur son est absolument le même que celui des trompettes simples et leur étendue est celle ci :