Bien que nos violoncellistes soient très habiles aujourd’hui, et qu’ils puissent exécuter sans peine toutes sortes de difficultés, il est fort rare que des traits rapides de violoncelles ne produisent pas au grave un peu de confusion. Quant à ceux qui exigent le placement du pouce et qui roulent dans les notes aiguës, il y a moins encore à en attendre ; ils sont peu sonores et toujours d’une justesse fort contestable. Des traits placés sur ces degrés de l’échelle musicale conviennent évidemment mieux aux altos ou aux seconds violons. Dans les orchestres modernes très riches, où les violoncelles sont en grand nombre, on les divise souvent en premiers et seconds, les premiers exécutent une partie spéciale, mélodique ou harmonique, et les seconds, doublent les contre basses, à l’octave ou à l’unisson.
Quelquefois même, pour des accompagnements d’un caractère mélancolique, voilé, mystérieux, laissant la basse aux contre basses seules, on dessine au dessus d’elles deux parties différentes de violoncelles, qui jointes à la partie d’alto donnent un quatuor d’harmonies graves. Ce moyen est rarement bien motivé, il faut se garder d’en abuser.