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Page:Bernanos - L’Imposture.djvu/114

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L’IMPOSTURE

lui faut tirer le suprême consentement, et il ne l’aura point que Dieu n’ait parlé à son tour. Si longtemps qu’il ait cru retarder la grâce divine, elle doit jaillir, et il en attend le jaillissement nécessaire, inéluctable dans une terreur immense, car son patient travail peut être détruit en un instant. Où portera la foudre ? Il l’ignore.

Lorsque l’abbé Cénabre releva la tête, il vit en face de lui l’humble témoin de cette scène, et qui l’observait avec une pitié singulière, stupide, aussi émouvante que certaines de ces lueurs qui passent dans le regard des bêtes. Il s’enfuit.