que le lansquenet en dix ans de guerre, ne souffrirait pas qu’on le prît pour un garçon mal élevé, querelleur. « Je suis bon comme le pain, dirait-il volontiers, bon comme le pain et même, si vous y tenez, comme la lune. Le grincement de la roulette du dentiste me donne des attaques de nerfs et je m’arrêterais sans respect humain dans la rue pour aider les petits enfants à faire pipi. Mais ce que je fais, ou ne fais pas, lorsque je suis revêtu d’un uniforme, c’est-à-dire au cours de mon activité comme fonctionnaire de l’État, ne regarde personne. »
Je répète que cette espèce d’homme diffère absolument de celle où se recrutaient jadis les aventuriers, les soudards. Elle est mille fois plus dangereuse, ou, pour mieux dire, afin de n’être pas injuste, son apparition et sa propagation parmi nous est un présage inquiétant, une menace. L’espèce des soudards demeurait nécessairement peu nombreuse. On ne trouve pas, à chaque coin