Page:Bernanos - Scandale de la vérité.djvu/26

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Je ne veux pas troubler ces gens-là dans leur plaisir. Je veux seulement qu’ils soient ce qu’ils sont. La part de sagesse dont ils disposent n’a ni religion ni patrie. Pour rendre les services dont ils sont capables, il n’est pas utile d’être Français. Ce sont des mercenaires de la politique, comme il est des mercenaires de la guerre. Que ces spécialistes donnent leur consultation lorsqu’on la leur demande, rien de plus. D’honorables scrupules peuvent retenir M. Maurras de servir un prince étranger, mais il est clair que si ces recettes valent quelque chose, elles valent pour tous les gouvernements. Lorsque le Prince les saurait par cœur, il ne lui resterait plus qu’à faire l’essentiel, il ne lui resterait plus qu’à gouverner. Ce ne sont pas les critiques qui font les livres et l’on n’a jamais entendu dire qu’un grand poème ait été écrit par l’auteur d’un manuel de prosodie. En quoi ces vérités si simples pourraient-elles blesser les admirateurs de M. Maurras ? Qu’il ait donné, après tant d’autres, les règles de l’hygiène politique, nul ne le nie. Un professeur d’hygiène peut avoir son idée sur les rapports de l’hygiène avec la mo-