Page:Bernanos - Scandale de la vérité.djvu/32

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politique sans manquer à la loi de Dieu. Gouvernez toutes les familles françaises ainsi que nous nous efforçons de gouverner la nôtre, selon la tradition de l’honneur chrétien. Nous comprenons très bien qu’autrement, chaque acte de la France engagerait trop personnellement chaque Français, et qu’après avoir échappé à l’enfer comme simples particuliers, nous risquerions d’y entrer comme citoyens. Sans doute, vous n’êtes pas plus à l’abri que nous des tentations et des fautes. Nous exigeons seulement que vous péchiez en chrétiens baptisés, non en païens, que vous soyez des hommes comme nous, et non pas la Raison d’État, cette déesse à laquelle nous n’avons pas donné notre foi. »

On peut penser ce qu’on voudra d’un tel accord, il me paraît prodigieusement humain, il va au fond des choses. Je ne prétends pas qu’il soit seul possible. Un accord est un contrat et quelque chose de plus. On peut s’en tenir au simple contrat. M. Maurras a recruté jadis ses premiers disciples parmi des radicaux patriotes, du type jacobin. Ces gens-là sont