Page:Bernanos - Scandale de la vérité.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

comte Rossi se vante publiquement de ses crimes. Je pourrais donner le nom du Dominicain auquel un Jésuite espagnol assurait l’année dernière qu’une véritable restauration du Christianisme dans son pays ne serait possible qu’au prix du sacrifice de deux millions de mauvaises têtes incorrigibles. Épuration ! Épuration ! Épuration ! Tel est le mot favori de ces fanatiques. C’est aussi le mot d’Hitler et de Staline. Assez ! Je ne demande pas à mon tour qu’on épure les épurateurs. Est-ce trop exiger de l’autorité ecclésiastique qu’elle prenne loyalement ses responsabilités devant l’Histoire, qu’elle ne permette pas que soit demain prêché l’Évangile à des populations décimées, par des misérables encore tout chauds d’une haine de deux années ? Qu’elle leur donne au moins des vacances, qu’elle leur laisse le temps de se refroidir !

Ceux qui auront lu les pages de La Grande Peur sur la Commune savent qu’en parlant ainsi je reste fidèle à moi-même. Je connais le parti clérical. Je sais à quel point il manque de cœur et d’honneur. Je ne l’ai jamais con-