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LE SAINT DE LUMBRES

l’écuelle vide, pleure de honte. L’idée d’un obstacle à vaincre, et du retardement qu’impose la comédie de la séduction, même écourtée, la crainte du fléchissement physique toujours possible, le caprice de ses fringales, le découragent par avance des rendez-vous hasardeux. Aux gouvernantes qu’il entretenait jadis avec un certain décor succèdent aujourd’hui des gothons et des servantes, qui sont ses tyrans domestiques. Il excuse de son mieux leur langue familière, affecte une bonhomie navrante, détourne l’attention d’un rire qui sonne faux, tandis qu’il suit du regard, à la dérobée, le cotillon court sur lequel, tout à l’heure, il ira rouler sa tête blanche.

Mais hélas ! cette morne débauche l’épuise sans le rassasier ; il n’imagine rien de plus bas, il touche le fond de son grotesque enfer. Au désir, jamais plus âcre et plus pressant, succède un trop court plaisir, furtif, instable. L’heure est venue où le besoin survit à l’appétit, dernière énigme du sphinx charnel… C’est alors qu’entre ce vieux corps inerte et la volupté vainement pressée la mort se leva, comme un troisième camarade.

Celle qu’il avait tant de fois caressée dans