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LA TENTATION DU DÉSESPOIR

épreuves qui vous attendent ici ne sont point de celles qu’on peut affronter avec présomption : plus que jamais, quoi qu’il vous en coûte, vous devez leur tourner le dos, fuir, sans seulement un regard en arrière. Chacun de nous n’est tenté que selon ses forces. Notre concupiscence naît, grandit, évolue avec nous-mêmes. Elle est, comme certaines de ces infirmités chroniques, une espèce de compromis entre la maladie et la santé. Alors, la patience suffit. Mais il arrive que le mal s’aggrave tout à coup, qu’un élément nouveau…

Il s’interrompit, non sans quelque embarras vite surmonté.

— Prenez d’abord note de ceci : pour tout le monde vous n’êtes désormais (jusqu’à quand ?) qu’un petit abbé plein d’imagination et de suffisance, moitié rêveur, moitié menteur, ou un fou. Subissez donc la pénitence qui vous sera sûrement imposée, le silence et l’oubli temporaire du cloître, non pas comme un châtiment injuste, mais nécessaire et justifié… M’avez-vous compris encore ?

Même regard et même signe.

— Sachez-le, mon enfant. Depuis des mois je vous observe, sans doute avec trop de pru-