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Page:Bernard, Les instructions secrètes des jésuites, Bloud et Cie, 1903.djvu/10

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LES INSTRUCTIONS SECRÈTES

La difficulté était surtout de faire parvenir ces messages clandestins à leur destination. Mais ce curieux homme n’était pas à bout de ressources.

Au P. Jean Wielewicki, recteur du collège de Lemberg, — celui-là même dont l’Académie de Cracovie vient d’éditer les Mémoires, — il expédia d’abord tout un paquet de ces missives, avec prière de vouloir bien les remettre à qui de droit, au grand échanson, aux chambellans de la cour, à l’évêque, à l’official, mission bénévole dont s’acquitta le bon Père avec la plus charmante candeur. Mais à peine rentré chez lui, il voit les destinataires accourir, apportant leur message et demandant tous à la fois des explications que Wielewicki, naturellement, ne put leur fournir.

D’autres séries avaient été dirigées sur d’autres points du royaume ; presque toutes furent retournées au P. Provincial, qui, renseigné sur le point de départ, accourut à Sandomir où déjà tous les petits secrétaires, outrés du rôle qu’on leur imposait, témoignaient contre l’indigne Zahorowski.

Après enquête, le régent fut congédié sur l’heure. Mais il niait éperdument et, sans retard, il en appela de cette sentence, au P. Argenti, Visiteur de Pologne.

Le P. Argenti fut bon, sur les instances du plaignant, il consentit à constituer des arbitres, deux au choix du demandeur et deux à son propre choix. Le 6 août 1614, à Jaroslaw, par devant le notaire public du consistoire de Przemysl, le jugement fut rendu ; il confirmait la première sentence et déboutait Zahorowski de sa demande. Celui-ci se hâta dès lors de réclamer l’argent qu’il avait apporté au noviciat ; on ne tarda guère à le lui