Page:Bernard - Étude sur les marais de la Vendée et les chevaux de Saint-Gervais.djvu/22

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chaque époque, au mode d’emploi le plus usuel, à la nature, à la somme de travail qu’il est possible de demander au cheval. Ceci n’est point un résultat moderne, c’est un fait de tous les temps qui se répète d’âge en âge. Dans cette espèce, les plus hautes qualités se rapportent toutes à un ordre supérieur ; elles se concentrent dans ce qu’on nomme énergie, durée, vitesse ; et on a qualifié nobles ou pures, les familles qu’on a spécialement élevées et entretenues en vue de la transmission certaine, indéfinie, à leur descendance directe ou médiate. De là cette autre force que représentent l’homogénéité et la constance ; de là cette ancienneté du principe et cette habitude justifiée de rechercher la valeur dans une longue série de générations. »

En 1833, l’administration des haras voulant créer le cheval de guerre, y procéda donc par le pur sang.

Le paysan vendéen ne partageait pas entièrement l’enthousiasme général ; aussi le cheval anglais reçut-il chez nous un accueil assez froid. Ce n’est que sur les instances réitérées et les promesses avantageuses des gentlemen du pays que l’on se hasarda à livrer des poulinières à l’étalon de sang.

Parmi ces premiers reproducteurs, Sportsman laissa après lui une certaine renommée et des descendants employés comme étalons. À la suite de ces métissages avec le cheval anglais et l’anglo-normand, la population chevaline perdit ses caractères distinctifs ; ils variaient à l’infini. Mais la race, bien qu’hétérogène, comptait de nombreux et bons chevaux ; un peu longs à se former, ces produits n’en avaient pas moins des qualités incontestables, et étaient achetés en grand nombre par la remonte. Après Sportsman viennent les King-Henry, Victori, Amadis, Gambetty, qui ont laissé de bons souvenirs dans le pays et qui ont